It’s only just the beginning…
A few years ago Alain Ducharme, Editing Director of La République du Centaure (a speculative fiction review based in Quebec) reached out to me by way of the African Speculative Fiction Society. He was interested in publishing francophone African speculative fiction authors and pay them up to 100 CAN$ per story.
We were both excited at the opportunity; I drafted a quick submissions call and circulated it on various African literary pages and Twitter.
The return was disappointing. Very few submissions and very few of them on a level with international standards in speculative writing.
I had high hopes for the call, as I was actively looking to identify francophone authors of the speculative, bring them into the ASFS fold and try to boost the signal, draw publishers’ interest etc.
It was wrongfully assumed, until recently, that Africans neither read nor write speculative fiction, until anthologies like AfroSF and magazines such as Omenana proved otherwise. It is much the same with Francophone authors, they exist but lack a scene to develop their skills and get their stories out in the world.
I flirted with the idea of launching a francophone magazine, and picked up a conversation with French-Caribbean author Ketty Steward and started kicking ideas around. Ketty had just edited issue 46 of Galaxies Magazine, a French speculative fiction magazine that was releasing an Africa special.
Why did we find so few francophone speculative fiction authors? Was it a matter of format? Were francophone African authors more novel than short story-oriented? Is it simply because there are so few platforms in the francophone space where the few paying reviews are in Canada?
I walked into a supermarket in Dakar one afternoon, looking for my daily fix of saucisson (easily available anywhere in Dakar), and saw a book called La Mystérieuse Disparition du Talibé by an author called Hamidou Bah, sitting on a shelf by the cash register.
Turns out Hamidou managed the store, wrote speculative novels published by Harmattan and while marketing his books online also used the supermarket to reach readers. By way of pork, I had finally uncovered an author, and a good one at that.
The African francophone scene lacked a platform the likes of Omenana. As such most authors turn towards more traditional, long form publishing, but there too it is limited as a couple of publishing houses appear to monopolize the African market. Authors carry the huge lift of self-promotion, touring a restricted literary scene with very few cons, and relying mostly on word of mouth for their art to reach readers.
Along with my wife, Woppa, we resuscitated the idea of launching a magazine, reached out to Mazi to understand how Omenana worked and got busy pulling things together. Meanwhile, we got pregnant and had to postpone grandiose plans of literary revolution, and thus suggested Mazi that we start by publishing francophone authors through Omenana, and draw talent in, starting with three stories.
I reached out to Alain and Ketty, and to my friends Youssef and Anne Rachedi who work in film in Algeria, put a team together to review the slush and select stories.
Instead of a slush, we got barely a trickle. The issues that Alain ran in two years ago resurfaced at the call. We received very few submissions. While many were very well written, and offered very interesting and culturally unique ideas, they were not ready for publication yet.
We were also pressed for time, with only a couple of weeks for substantive edits, otherwise a couple of more authors may have made the cut. Nevertheless, we surfaced three stories, by a sub-Saharan author, a North African author and a third from the Caribbean. All men. We received depressingly few submissions from women, despite Ketty’s early efforts to reach out to as many women as possible when the call broke.
Of the three we decided to hold one for a later edition. It is nuts, if I may so myself. So crazy in fact that we want to see more than the taste the story offers. We lost the second to simultaneous submissions, and will publish only one of the three tales: Le Pacte du Fleuve in this issue of Omenana.
The road is still long in other words but full of talent just waiting to be read. The writers are out there, and we will double our efforts to get at you if you don’t get at us first.
Meanwhile, enjoy the issue…
Mame Bougouma Diene
Ce n’est encore que le début…
Il y a quelques années, Alain Ducharme, Directeur Littéraire de La République du Centaure (une revue de fiction spéculative Québécoise) m’a contacté par voie de l’African Speculative Fiction Society. Il souhaitait publier des auteurs de fiction spéculative Africains francophones.
Nous étions enthousiastes en vue des possibilités; j’ai rédigé un appel à soumissions rapidement, et l’ai fait circuler sur diverses pages littéraires africaines et Twitter.
Le retour était décevant. Très peu de soumissions et très peu à un niveau comparable aux standards internationaux de l’écriture spéculative.
J’avais beaucoup d’espoir pour l’appel. Je cherchais activement à identifier des auteurs francophones du spéculatif, les rattacher à l’ASFS, faire leur promotion, attirer les éditeurs etc.
Il est imaginé à tort, que les Africains ne lisent ni n’écrivent de fiction spéculative, jusqu’à ce que des anthologies telles que AfroSF et des magazines tels que Omenana prouvent le contraire. Il en est de même pour les auteurs francophones, ils existent mais manquent d’une scène pour développer leur talent et faire circuler leurs histoires.
J’ai flirté avec l’idée de lancer un magazine francophone, et lancé la discussion avec l’auteure franco-caribéenne Ketty Steward. Ketty venait d’éditer le numéro 46 de Galaxies Magazine, un magazine de fiction spéculative français qui publiait un numéro spécial Afrique.
Pourquoi trouvions-nous si peu d’auteurs spéculatifs francophone? Etait-ce une question de format ? Les auteurs francophones étaient-ils plus attirés par le roman que la nouvelle ? Etait-ce tout simplement dû au nombre limitée de plateformes dans l’espace francophone où les quelques revues rémunérant les auteurs se trouvent au Canada ?
Je suis rentré dans un supermarché à Dakar un après midi, en quête de ma dose quotidienne de saucisson (que l’on trouve partout à Dakar), quand j’ai vu un livre appelé La Mystérieuse Disparition du Talibé par un auteur nommé Hamidou Bah sur une étagère derrière la caisse.
Il s’avère qu’Hamidou était le gérant du supermarché, écrivait des romans spéculatifs publiés par Harmattan et tandis qu’il marquetait ses livres en ligne, utilisait aussi sa boutique pour atteindre les lecteurs. En quête de porc j’avais enfin trouvé un auteur, et un de qualité en plus.
La scène spéculative francophone africaine manque de plateformes telles que Omenana. De fait la plupart des auteurs se tourneraient vers la forme longue plus traditionnelle, mais là également, de manière limitée, le marché africain semble être monopolisé par une poignée de maisons d’éditions. La lourde tâche revient aux auteurs de s’auto-promouvoir, sur une scène littéraire restreinte avec peu de salons, et dépendant surtout du bouche à oreille pour faire vivre leur art.
Avec ma femme, Woppa, nous avons ressuscité l’idée de lancer un magazine, avons approché Mazi afin de comprendre comment Omenana fonctionnait et commencer à joindre les deux bouts. Entre temps nous sommes tombés enceinte, avons dû mettre de côté nos plans grandiloquents de révolution littéraire, et donc suggérer à Mazi de commencer à publier des auteurs francophones dans Omenana, attirer du talent, commençant avec trois histoires.
J’ai approché Alain et Ketty ainsi que mes amis Youssef et Anne Rachedi qui travaillent dans le cinéma en Algérie, et mis en place une équipe pour revoir le flux de soumissions et choisir les histoires.
En lieu d’un flux, les histoires ont ruisselé. Les problèmes qu’Alain avait rencontré deux ans auparavant ont refait surface. Nous n’avons reçu que très peu de soumissions. Tandis que plusieurs étaient très bien écrites et présentaient des idées intéressantes et uniques culturellement, elles n’étaient toutefois pas prêtes à être publiées.
Nous n’avions aussi que peu de temps, avec seulement deux semaines pour faire des révisions substantives, sinon plus d’auteurs auraient certainement été retenus. Nous avons, cependant, retenu trois histoires, d’un auteur d’Afrique subsaharienne, un auteur nord-africain, et un troisième des caraïbes. Tous des hommes. Nous avons reçu atrocement peu de soumissions féminines, ce malgré les efforts de Ketty pour atteindre autant de femmes que possible au moment de l’appel.
Nous avons décidé de garder une des trois histoires pour un prochain numéro. C’est une histoire absolument dingue. Tellement dingue en fait que nous voulons voir un peu plus que l’avant-gout que la nouvelle nous offre. Nous avons perdu la deuxième histoire dû à une soumission simultanée, et ne publierons qu’une des trois histoires : Le Pacte du Fleuve, dans ce numéro d’Omenana.
La route est encore longue mais il y’a du talent qui n’attend que d’être lut. Les auteurs sont là, et nous allons redoubler d’effort pour vous trouver si vous ne nous trouvez pas d’abord.
En attendant, on espère que le numéro vous plaira…
Mame Bougouma Diene